L’American Way of Life
Est-ce que c’était mieux avant ? Admettons que, musicalement et cinématographiquement, les années 80 ont été un tournant. C’est aussi une période marquée par l’intensification du soft power américain à travers le cinéma. C’est également un chapitre important de la pop culture, déjà amorcé en 1977 avec la sortie du premier Star Wars et ses suites dans les années 80. Mais ce sont sans conteste les « coming of age movies » et les films dansants, comme Flashdance(1983) ou Footloose (1984), qui vont inscrire dans l’imaginaire collectif des musiques aujourd’hui encore connues du grand public. Nos parents nous parlent souvent de ces films, qui ont marqué leur adolescence, et notamment de certaines scènes devenues cultes, alliant l’image d’une Amérique édulcorée à une esthétique musicale pop…
La folie des grandeurs
Mais si ce n’était que ça… Pas besoin de grandes études pour comprendre ce qui fait le charme de ces bandes originales : un rythme dansant, une excentricité, un sens de la transgression, des paroles franches évoquant aussi bien la liberté que l’amour… C’est aussi l’inventivité des producteurs de cette époque, comme Giorgio Moroder, Patrick Leonard, Nile Rodgers, Quincy Jones, qui va donner son identité musicale à cette décennie. Pendant ces années d’excès, tous les artistes vont devoir se réinventer. David Bowie, avec Let’s Dance, mais également des groupes plus rock comme The Rolling Stones (Tattoo You, 1981). Les styles musicaux s’élargissent, pour le meilleur… et pour le pire. C’est notamment le mythe du guitar hero qui va progressivement tomber dans la caricature (voir Spinal Tap, 1984)…
L’âge d’or de la supervision musicale ?
C’est aussi le temps des films iconiques qui intègrent souvent une séquence musicale importante. Power of Love au début de Back to The Future, Eye of the Tiger pour Rocky III, le générique de Footloose, la balade en moto de Top Gun avec le titre Take My Breath Away… Il y en a tellement ! Tout le monde participe : Stevie Wonder gagne un Oscar en 1984 pour I Just Called to Say I Love You, Duran Duran écrit pour le film James Bond (A View to a Kill), Queen sort un single pour Highlander (A Kind of Magic), et Prince, bien évidemment, pour Purple Rain et même Batman… !
Des années également marquées par de nouvelles expérimentations, avec la démocratisation des premiers synthétiseurs et boîtes à rythme. Au cinéma, c’est surtout dans l’écriture de la musique originale que l’on perçoit cette inventivité et cette nouvelle approche. Vangelis, pour Blade Runner, ainsi que Giorgio Moroder (Scarface), John Carpenter, Jan Hammer (pour la télévision), Brad Fiedel (Terminator), Ryuichi Sakamoto…
Et donc un album !
Des noms, des projets, qui en inspirent beaucoup chez Cézame. Alors, un album inspiré de toutes ces B.O, ça devait bien arriver. Produit par Léo Natale, l’album 1980 plonge avec délice dans ces nombreuses références et offre au catalogue une sélection de 8 titres, chacun avec une inspiration différente. Léo parvient à rendre hommage à tous ces talentueux compositeurs, tout en incorporant une vision moderne et personnelle. Il assume ainsi une esthétique néo disco / synthwave sur le titre Leave The City, puis quitte ces rivages retrowave pour des titres plus vintage, comme l’électrisant Rushin’ ou le sensuel Neon Romance.
Un album vintage, mais bien ancré dans notre époque ! C’est en découvrant que de nombreux artistes, sur Instagram, réinterprètent les B.O de films des années 80 que Léo décide de pousser l’idée plus loin et de proposer sa propre interprétation du genre. L’inspiration, on la trouve partout, et surtout n’importe où.
Né d’une simple envie, l’album propose une relecture d’une époque qui ne s’est jamais vraiment terminée, avec talent et plaisir.
Écoutez sur toutes les plateformes ici, ou sur notre site web !
Écrit par Jeremy Vino