Zefiro torna e di soavi accenti L’aer fa grato e’l piè discioglie a l’onde. E mormorando tra le verdi fronde, Fa danzar al bel suon su’l prato i fiori. Inghirlandato il crin Fillid’e Clori Note temprando amor care e gioconde. E da monti (e da valli) ime (e profonde) Raddoppian l’armonia gli antri canori. Sorge più vaga in ciel l’aurora E’l sole sparge più luci d’or. Più puro argento, Fregia di Teti Il bel ceruleo manto.
Sol io, per selve abbandonate e sole, L’ardor di due begli occhi e’l mio tormento, Come vuol mia ventura hor piango, hor canto.
Traduction :
Zéphyr est de retour et le ciel retentit De délectables accents et fait bouger les ondes. Et murmurant entre les arbres, Il fait danser par cette belle musique les fleurs dans les prés.
Phyllis et Cloris, la tête couronnée de guirlandes, Jouent des notes d’amour douces et joyeuses. Et depuis les sommets (et les plaines profondes) Les antres mélodieux redoublent d’harmonie. L’Aurore surgit encore brumeuse Et le soleil répand ses lumières dorées. Le plus pur argent embellit Le beau manteau bleuté de Thétis.
Seul moi, dans les forêts abandonnées et solitaires, Comme le veut mon destin, je pleure et je chante L’ardeur de deux beaux yeux qui est mon tourment.
Quel sguardo sdegnosetto Lucente e minaccioso, Quel dardo velenoso Vola a ferirmi il petto, Bellezze ond’io tutt’ardo E son da me diviso. Piagatemi col sguardo, Sanatemi col riso.
Armatevi, pupille D’asprissimo rigore, Versatemi su’l core Un nembo di faville. Ma‘l labro non sia tardo A ravvivarmi ucciso. Feriscami quel squardo, Ma sanimi quel riso.
Begl’occhi a l’armi, a l’armi ! Io vi preparo il seno. Gioite di piagarmi In fin ch’io venga meno ! E se da vostri dardi Io resterò conquiso, Ferischino quei sguardi, Ma sanami quel riso.
TRADUCTION :
Ce regard dédaigneux Lumineux et dangereux, Ce dard venimeux Vole pour blesser mon cœur, Charmes qui me font palpiter Et qui de moi-même me séparent. Façonne-moi par ton regard, Apaise-moi par ton sourire
Pupilles armez-vous D’une implacable froideur, Versez sur mon cœur Un nuage d’étincelles. Mais que votre bouche ne tarde pas À me ranimer si je meurs. Que me blesse ce regard, Mais que m’apaise ce sourire.
Beaux yeux, aux armes, aux armes ! Je vous livre mon cœur. Réjouissez-vous de ma résignation Jusqu’à ma consomption ! Et si par vos dards Je suis conquis, Que ces regards me blessent, Mais que m’apaise ce sourire.